Classe exceptionnelle des certifiés : campagne 2018

mardi 10 juillet 2018
par  Isabelle GUILLAUMIN

La Commission Paritaire Académique (CAPA) des Certifié-e-s a été réunie le 10 juillet 2018 pour étudier le tableau des promotions à la Classe exceptionnelle, nouveau grade créé depuis 2017 et destiné aux personnels ayant atteint la Hors-Classe.

Deux « viviers » réunissent les collègues promouvables à la Classe exceptionnelle : le vivier 1, auquel doivent candidater les enseignant-e-s qui ont passé 8 ans en REP, en BTS, à l’Université... ; le vivier 2 réservé automatiquement à tous les collègues ayant atteint le dernier échelon de la Hors-Classe.
Cette CAPA était la deuxième depuis le PPCR, et a été précédée d’un groupe de travail (GT) rectoral, au cours duquel les élu-e-s du SNES-FSU ont tenu à la fois à rappeler leurs positions de principe, et à faire des propositions précises pour réparer les injustices les plus criantes, assurer le respect des règles et défendre au mieux les collègues concerné-e-s.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration de la FSU, que nous avons lue à l’ouverture de cette CAPA, et qui,
 dans une première partie, rappelle notre opposition à une Classe exceptionnelle conçue non pas comme un débouché de carrière, mais comme un outil de rémunération au mérite
 dans une seconde partie, évoque les effets souvent douloureux des bilans de rendez-vous de carrière, sur la base d’évaluations par compétences qui se révèlent aussi infantilisantes qu’injustes
 dans une troisième partie, exprime nos critiques et insatisfactions concernant notamment le vivier 1, ainsi que l’expression des avis et appréciations des évaluateurs (Chefs d’établissement, IPR et Rectrice).

Concernant le vivier 1, nous dénonçons le fait que le nombre de candidat-e-s (127) soit inférieur au nombre de promotions possibles (140), décalage générant une perte de 16 de promotions. Sans un élargissement de ce vivier à d’autres fonctions telles que TZR ou collègues soumis à un complément de service, le nombre de collègues promu-e-s par ce biais à la Classe exceptionnelle sera bientôt dérisoire, renforçant davantage le poids du mérite qui prévaut dans le vivier 2.
Notre intervention au groupe de travail a permis d’augmenter de 5 le nombre de promu-e-s au titre du vivier 1 grâce à la réintroduction de 7 collègues ayant candidaté pour la campagne 2017 mais ayant oublié de le faire pour la campagne 2018.

Concernant le vivier 2, composé de 873 promouvables si on enlève les collègues promus au vivier 1, seules 51 promotions étaient possibles (soit 5,8%). Dans ces conditions, nous avions exigé, lors du groupe de travail, que le rectorat privilégie les situations de collègues proches de la retraite, et/ou ayant passé plus de 10 dans l’échelon, tout en respectant la proportionnalité hommes/femmes dans le corps.
De ce point de vue, nous avons été relativement entendus, puisque 9 certifiés sur les 51 promotions du vivier 2 ont été modifiées pour rééquilibrer en faveur des collègues femmes, ayant le plus d’ancienneté et proches de la retraite.
Nous avons obtenu que le déroulé de carrière soit mieux pris en compte, au détriment du prétendu mérite ! L’âge moyen des promu-e-s est désormais de 60 ans après CAPA contre 57 ans au début du travail préparatoire au moment du GT.

En revanche, nous regrettons que nos arguments, développés en GT, contre le maintien des avis « insatisfaisant  », n’aient pas été suivis d’effet, des collègues se retrouvant ainsi stigmatisés dans les deux viviers.

Enfin, malgré les avancées obtenues grâce à notre étude poussée des tableaux et à nos interventions opiniâtres, le SNES-FSU a voté contre ce tableau de promotions à la Classe exceptionnelle, compte tenu des nombreuses insuffisances et injustices générées par ce système de promotion au mérite. Les commissaires paritaires du SNES-FSU continueront à défendre la classe exceptionnelle comme débouché de carrière pour toutes et tous. Nous continueront à défendre l’idée d’un déroulement de carrière au rythme le plus favorable pour toutes et tous, sans barrage de grade et privilégiant l’ancienneté dans la carrière et non l’avis délivré par la hiérarchie, toujours en ayant une vision collective du traitement des collègues et dans un souci d’égalité de traitement.