Le sort réservé aux non-titulaires : un révélateur de la politique gouvernementale en matière d’emploi et d’éducation

mardi 28 septembre 2004
par  Emmanuelle Kraemer

Un groupe d’information consacré au réemploi des contractuels s’est tenu jeudi 23 septembre au Rectorat. Après l’analyse du listing des collègues réemployés, et à l’issue de cette réunion, plusieurs constats alarmants s’imposent :

1/ Le chômage est plus massif que l’an dernier : il touche environ 70% des contractuels employés en 2003-2004. Le chiffre donné par M. Laurent, chef de la DPE, est de 358 réemployés au lieu de 515 à la même date en 2003.
Actuellement, il n’y a aucun réemploi en Anglais, Allemand, EPS, CPE, Musique, Technologie.

Les disciplines les plus touchées par le chômage : en documentation, 16 réemplois/16 non repris ; en économie-gestion, 5 réemplois/15 non repris ; en espagnol, 5 réemplois/35 non repris ; en histoire-géographie, 8 réemplois/37 non repris ; en mathématiques, 12 réemplois/43 non repris ; en SVT, 4 réemplois/36 non repris ; en sciences physiques, 23 réemplois/36 non repris ; en lettres, 4 réemplois (dont 3 de FLE)/69 non repris.

Ce chômage massif intervient dans un contexte de forte dégradation des conditions d’étude des élèves (classes surchargées, options supprimées, etc.)

2/ Cette situation résulte évidemment des réductions drastiques de postes (-226 dans notre Académie), de la casse progressive du système de remplacement assuré par les TZR, mais aussi d’une politique inavouée d’arrêt des recrutements de contractuels, au profit du recours exclusif aux vacations. L’administration a eu beau s’en défendre (de façon peu convaincante), des chefs d’établissement ont bien reçu la consigne de ne recruter que des vacataires et de ne remplacer que les congés supérieurs à trois semaines.

On peut supposer, au vu des situations similaires dans les autres Académies, qu’en coupant les crédits consacrés aux recrutements de contractuels, le gouvernement entend préparer le terrain du nouveau système de précarité qu’il proposera au vote de l’Assemblée avant l’hiver (le « CCD/CDI » à la sauce ultra-libéral ; voir cet article).

3/ Par ailleurs, nous avons mis en évidence des dysfonctionnements inacceptables dans le choix des réemployés.

Dans la plupart des disciplines, le critère d’ancienneté dans l’Académie, que le Rectorat s’était pourtant engagé à suivre, n’a pas été respecté. L’administration a dû avouer, non sans une certaine gêne, que l’intervention des IPR (en mathématiques et sciences physiques notamment), et même la pression de chefs d’établissement, ont pu être déterminantes, au détriment de l’équité de traitement que nous réclamons depuis plusieurs années.

Aujourd’hui, des centaines de contractuels ayant plus de deux ans d’ancienneté, se voient spoliés de leur droit au réemploi ou réduits à accepter des heures de vacation à la place de leur contrat.

Nous avons donc réitéré avec fermeté notre demande d’un vrai groupe de travail qui fixe clairement les conditions d’un barème qui permette une gestion transparente et équitable de nos collègues (se rapprochant de celui des Maîtres-Auxiliaires).

A présent, nous ne pouvons plus en rester à ce seul constat de situation dégradée, il nous faut agir en direction de l’opinion et des pouvoirs publics, à l’échelon national, afin d’exiger :

  • le réemploi de tous les contractuels au chômage à cette rentrée et la restitution des postes dont ils ont été spoliés aux concours internes et réservés
  • les mêmes droits que les MA à un barème équitable
  • de nouvelles négociations pour un dispositif de titularisation
  • l’abolition du recours à la vacation

Pour que se développe cette lutte, le SNES Orléans-Tours organise un

Rassemblement le MERCREDI 6 OCTOBRE à 18 heures Place du Martroi à Orléans.

Cette action devrait être suivie d’autres « mercredis de la précarité », afin que s’amplifie la pression de la rue pour la sauvegarde des emplois dans le service public d’éducation. Ainsi, le 13 octobre, il y aura un rassemblement à Paris. Plus d’infos lors de l’action du 6 et bientôt sur ce site.

DENONCONS CE PLAN NATIONAL DE LICENCIEMENT DES ENSEIGNANTS NON-TITULAIRES !

NE RESTEZ PAS ISOLES ET REJOIGNEZ-NOUS POUR QUE CESSE CETTE GESTION MEPRISANTE !

NOUS SOMMES NOMBREUX ? EXIGEONS NOTRE REEMPLOI ET DES POSTES AUX CONCOURS !

N’hésitez pas à nous faire part (s3orl@snes.edu) de vos idées pour la rédaction du tract à distribuer le 6 octobre place du Martroi, et pour la constitution d’une nouvelle banderole !