Sciences numériques et technologie en seconde

vendredi 14 février 2020
par  Antonin Pennetier

Les répartitions de DHG s’affinent et la question de l’identité des enseignants de SNT revient sur le tapis. Un nouveau CAPES NSI a été créé pour cet enseignement au programme et au niveau de maîtrise très clair pour l’enseignement des SNT.

Le programme des épreuves est constitué du programme d’enseignement de sciences numériques et technologie (SNT) de la classe de seconde générale et technologique et des programmes d’enseignement de spécialité de numérique et sciences informatiques (NSI) du cycle terminal de la voie générale du lycée. Les notions traitées dans ces programmes doivent pouvoir être abordées avec un recul correspondant au niveau M1 du cycle master.

Après les formations pour le moins superficielles organisées par le rectorat, on ne peut qu’imaginer les difficultés rencontrées par les nouveaux enseignants de SNT.

Qui peut enseigner les SNT ?

Cette année — 2020 — a lieu la première session du CAPES NSI (mais il n’y a pas d’agrégation !). Pour cette première session 30 postes sont ouverts (54 si on y ajoute le 3e concours, le CAFEP et le 3e concours du CAFEP) : bien loin d’être suffisant pour assurer toutes les heures à la rentrée.
Les collègues reçus à ce concours auront donc vocation à enseigner les SNT mais il y aura toujours besoin d’enseignants d’autres disciplines !

À présent la qualification pour enseigner les SNT est aussi liée à un concours. Selon la réglementation : « Les enseignants qui ne peuvent pas assurer la totalité de leur service dans l’enseignement de leur discipline [...] dans l’établissement dans lequel ils sont affectés peuvent être appelés, avec leur accord, à le compléter dans une autre discipline, sous réserve que cet enseignement corresponde à leurs compétences » (art. 4, décret 2014-940, obligations de service des personnels enseignants). Théoriquement, pour enseigner SNT, il faut donc être volontaire. Même si ce volontariat n’est parfois qu’une façade pour sauvegarder un poste ou éviter un complément de service.

Peut-on nous obliger à le faire ?

Certaines hiérarchies ont ces derniers temps fait usage de l’article 28 de la loi n° 83-634 de 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires : « Tout fonctionnaire [...] est responsable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public ». L’agent est tenu d’obéir au motif que, même s’il est illégal, l’ordre donné ne compromet pas gravement un intérêt public.

Cependant, si le collègue (ou une équipe disciplinaire) pressenti pour SNT n’a pas les compétences pour enseigner le numérique, l’informatique et la technologie, alors, non seulement il peut opposer le décret 2014-940, mais la décision de l’administration est en contradiction avec l’intérêt du service. Le collègue (ou l’équipe) peut alors faire un courrier au recteur sous couvert du chef d’établissement pour contester cette décision, rappelant qu’il n’a ni la formation, ni les compétences, pour intervenir dans cette discipline et que cela ne saurait avoir aucune conséquence sur sa carrière.