CTPD du Loir et Cher : déclaration du SNES

mardi 10 février 2009

Déclaration SNES au CTPD du 27 janvier 2009

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CTPD,

La préparation de la rentrée 2009 se déroule dans un contexte de fortes dégradations mais aussi de fortes incertitudes dans la jeunesse et en particulier chez les lycéens, incertitudes sur la place du service public d’éducation et de ses missions, incertitudes sur le devenir de l’emploi public. De ce point de vue, le paradoxe qui consiste à demander plus de résultats sur une base réduite d’indicateurs en continuant la politique de réduction des moyens est frappant.

Dans le Loir et Cher, la baisse démographique est derrière vous, mais la question réelle de savoir si le service public, dont le vous êtes le 1er responsable départemental, doit accueillir les élèves supplémentaires qui se présentent se pose. Nous pensons que c’est de sa responsabilité et qu’il faut tout faire pour accueillir durablement les jeunes du Loir et Cher dans les collèges publics. Cela nécessite de travailler les conditions d’accueil et de réussite de ces jeunes. Il y a là un véritable défi.

De ce point de vue, vos prévisions d’effectifs ne montrent pas de signe allant dans ce sens. Quelle ambition porte t-on dans ce département pour scolariser plus de jeunes et les scolariser plus longtemps ?
Il y a 3428 CM2 en 2008-2009, il y a 3207 6e cette année, prévoir 3241 élèves en 6e pour 2009-2010 interroge, pour ne pas dire plus.

Vous prévoyez 167 élèves de plus dont la grosse majorité en 3e . L’augmentation des effectifs nécessite à minima de créer, compte tenu des petites structures, 10 à 12 divisions. Il faudrait pour cela 280 heures en plus dans la DHG départementale.

Vous faites le choix que celle-ci n’augmente que de 90 h alors que les documents rectoraux font apparaître une augmentation de 6 postes.
En tout état de cause, vous n’avez pas les moyens qui puissent permettre d’assurer une amélioration des conditions d’enseignement satisfaisantes pour la réussite des jeunes du Loir et Cher.

Vous proposez une répartition des moyens qui rétablit certes les 28 heures en 6e et ce n’est que le respect des textes, mais qui réduit notablement la marge d’autonomie des établissements. Elle ne permet pas toujours de faire le choix d’une division supplémentaire pour réduire les effectifs. C’est le cas à Neung qui se retrouve avec une DHG inférieure à celle de St Amand alors que ce collège compte plus d’élèves.
De nombreux collèges voient leur dotation diminuer alors que leurs effectifs augmentent ou n’ont que de faibles variations qui ne modifient en rien leurs structures et donc leurs besoins.

La dotation complémentaire diminue de 20% en moyenne.

La structure prévisionnelle qui sert de base de calcul de la dotation n’est pas viable dans un nombre important de cas où les effets de seuil et la ruralité des petites structures jouent à plein. Comment créer une troisième division de 4e à Neung avec 24h de dotation complémentaire ou deux divisions supplémentaires à Genevoix avec 44h ou à St Aignan avec 37h.

Nous vous demandons de réclamer au recteur des moyens supplémentaires.

La tension dans les établissements est sensible, les difficultés liées aux conditions d’enseignements, aux effectifs, aux besoins de dédoublements non assurés, aux besoins pour mettre en place des dispositifs pour lutter contre la difficulté scolaire se font jour au quotidien.

Les problèmes liés aux conditions d’emploi, d’affectation, au poids des HSA, aux difficultés pour les remplacements soient faits, pèsent lourds dans le contexte actuel.

Le temps nécessaire à la concertation des équipes pédagogiques, notamment autour des choix qu’impose la répartition des moyens doit être donné aux établissements.

Nous vous demandons de veiller aux conditions de cette concertation ( réunion des CP et des CA dans les délais permettant aux représentants des personnels d’exercer leurs rôles). De ce point de vue nous vous demandons de revenir sur votre décision d’interdire aux chefs d’établissements l’utilisation du temps scolaire pour ces concertations. Cela alimente les tensions et ne permet pas d’associer les personnels à l’élaboration des choix qui sont faits.

Les personnels seront jeudi prochain en grève et dans les manifestations pour d’autres choix budgétaires, d’autres choix pour les services publics et notamment celui de l’éducation qui doit pouvoir par la formation des jeunes et leur qualification apporter des solutions aux questions posées dans le contexte économique actuel. Il est urgent de les entendre.