Non à la fermeture du collège Jean Moulin !

jeudi 19 janvier 2017

Le projet de fermeture du collège Jean Moulin et la re-sectorisation très majoritairement rejetés par le CDEN !

Le CDEN (Conseil départemental de l’Éducation nationale) exceptionnel convoqué le 7 décembre a été l’occasion involontaire pour le Conseil départemental de montrer son incapacité (son incompétence ?) à gérer efficacement les affaires éducatives du département et de se voir signifier un refus cinglant de sa politique concernant le collège Jean Moulin.

Dès avant la réunion, une cinquantaine de personnes étaient réunies pour manifester leur refus de cette politique : Non à la fermeture du collège Jean Moulin, non à la nouvelle sectorisation des collèges de l’agglomération chartraine découlant de cette fermeture ! Cette re-sectorisation, annoncée comme provisoire, en attendant la réouverture du collège sur le site de l’ESPÉ, concernerait les collèges de St Prest et M. Régnier-Chartres (avec des travaux d’extension pour au moins 4 millions d’euros) ainsi que les collèges H. Boucher de Chartres et Jean Monnet de Luisant.

Lors du CDEN, les choix imposés par le Conseil départemental ont été contrés par de nombreux arguments exprimés par les représentant-e-s des parents et par la FSU, mais aussi par certain-e-s représentant-e-s des élus locaux, et même… par M. l’Inspecteur d’académie lui-même... Outre la durée trop longue du « transfert » (4 ans), plaçant les personnels et les familles dans une incertitude favorisant une augmentation des départs vers le privé, il a mis en doute le respect de la mixité sociale, devoir de l’État. En effet, le CD fait le choix de placer des élèves déjà fragiles socialement et souvent scolairement dans des établissements déjà fragilisés, tout en préservant « l’entre-soi » (dixit l’IA) en envoyant par exemple des élèves de Bel Air à Mathurin Régnier et pas à St Prest, où sont envoyés... les élèves de Lèves qui auraient pu aller à Jean-Macé (Mainvilliers), collège pourtant plus proche mais qui a le « tort », aux yeux du CD, de se trouver en éducation prioritaire. Aucun problème donc, à « l’entre-soi » social, aucun problème non plus à la création de véritables « collèges-usines » (723 élèves en 2017 à M. Régnier) ! C’est inacceptable !

Enfin, la FSU a rappelé qu’il y avait « besoin » d’un collège Jean Moulin. Cela a été l’occasion de dénoncer la politique du CD qui ne tient aucun compte des personnels, des élèves ni des parents. Des liens ont été créés entre les équipes, les élèves et leurs familles, et c’est la stabilité des équipes qui permet aussi de diminuer l’échec scolaire. Or, en bouleversant les équilibres éducatifs, en multipliant les mouvements de personnels, le CD fait voler en éclat tout ce travail de proximité qui contribue à créer de la confiance entre l’École et les familles.

Face à cette vaste opposition, la représentante du département pour les affaires éducatives s’est montrée évasive et n’a pas su trouver les arguments nécessaires pour convaincre de la légitimité, de la solidité du projet. Elle était d’autant plus seule que M. le président du CD n’a pas daigné participer à cette réunion. M. le préfet était également absent. Ce dernier devra pourtant faire un choix car c’est au représentant de l’État de prendre une telle décision. Or, rappelons que Mme la Rectrice, dans un courrier au préfet et au président du CD, s’est opposée à la fermeture du collège et à la re-sectorisation liée.

Élus locaux, représentants des personnels et des parents d’élèves, ont ainsi rejeté massivement la sectorisation présentée par le CD dans le cadre de son projet de fermeture du collège Jean Moulin : 4 pour, 1 abstention, 21 voix contre ! C’est un véritable camouflet et une condamnation sans appel dont le département va devoir tenir compte.

La FSU continuera de s’engager au sein du collectif Jean Moulin pour maintenir le collège Jean Moulin jusqu’à ce qu’un site assuré soit disponible pour accueillir son transfert « de murs à murs ».

F. Mousset