Audience CIO et DSDEN28 le 18 décembre 2020 à Chartres

jeudi 4 février 2021
par  Julien JAFFRE

Le vendredi 18 décembre dernier, une délégation de PSY-EN du département, accompagnée par le SNES-FSU, a été reçue par Mme la Dasen, la Secrétaire Générale de la DSDEN28 et Mme l’IEN-IO.

Les difficultés des PSY-EN et DCIO en raison du contexte national, régional et local :

• National : Nous avons alerté sur le risque que l’État perde sa compétence en matière d’orientation vu le glissement des champs d’intervention des nouveaux acteurs régionaux de l’orientation. Par exemple, les chargés de mission de la région Centre Val de Loire (comme ceux de la Normandie) tendent à empiéter sur les missions d’accompagnement et de conseils aux familles, qui restent réglementairement de la compétence des personnels de l’État (enseignants et Psy-EN) et doivent le rester.
• Face à cette offensive des régions, l’organisation de l’État et celle des établissements restent très confuses. Les PSY-EN font ainsi face à une demande croissante d’intervention dans les classes et de sollicitations pour Parcoursup de la part des chefs d’établissements et des professeurs principaux. Or, ceci contredit ce qui est demandé par le Ministère ou le SAIO en matière de politique de l’orientation, où les PSY-EN sont systématiquement présentés en dernier sur ce champ. De plus, on nous demande de former nos propres collègues de lycée alors qu’il existe au niveau académique des enseignants/CPE/Psy-En formés et rémunérés pour effectuer cet accompagnement !
• A cette occasion, nous avons rappelé l’importance de la prise en compte des processus psychologiques dans le champ de l’orientation. Au contraire, celle-ci est aujourd’hui très souvent présentée dans les médias et trop fréquemment résumée par notre propre hiérarchie comme se résumant à un problème d’information (« si les élèves sont mal orientés, c’est qu’ils sont mal informés »). D’où l’importance à accorder au travail en amont d’éducation à l’orientation, sans lequel le risque est grand d’augmenter l’incompréhension, l’agressivité et les recours des parents qui ne comprennent pas la complexité du système.
• Sur le champ de la psychologie, les PSY-EN sont confronté-e-s au quotidien à une hausse continue des sollicitations que ce soit pour la gestion de crise ou les demandes de bilans qui fusent de toute part (par exemple une demande récente d’expertise psychologique pour le pénal a été adressée à une collègue).
• D’un point de vue local, nous nous inquiétons du devenir des collègues du CIO de Dreux car plus de Directeur à compter du 01/04/2021, qui les dirigera sachant que dans l’équipe, 5 collègues sur 7 sont vacataires ?
• Concernant les locaux du CIO de Chartres, lieu qui n’est pas un ERP et qui se voit perdre en rendez-vous du fait de la non possibilité d’accueillir les familles du fait de l’exiguïté des locaux et de l’adaptation avec la crise sanitaire, nous ne pouvons plus nous réunir en réunion de Centre ni même accueillir des partenaires. Ce CIO de Chartres qui se veut CIO Départemental est le moins bien loti en termes de structure, de superficie, de confidentialité des bureaux, du nombre de personnes y travaillant, de sécurité et du travail des administratifs qui dépassent leurs fonctions en appuyant sur la « bipette » pour laisser entrer ou sortir les consultants. Des élèves qui pâtissent de surcroit de notre réseau informatique et de nos moyens de communication.
• A ce propos, nous leur avons laissé le tableau comparatif des locaux des CIO du département, enquête initiée par le SNES au niveau académique et à laquelle les Dcio se sont volontiers prêtés (voir le pdf ci-dessous).

Nos demandes :

Par rapport au flou de nos missions et compétences désormais partagées avec les intervenants de la Région, vu les dysfonctionnements et la dégradation de notre qualité de vie au travail, le tout au détriment des élèves, nous avons demandé un éclaircissement de nos missions et de nos champs d’action. Pour le moment, n’ayant pas de directives claires voire contradictoires, les Psy-EN font ce qu’ils pensent le plus adapté en fonction des situations, d’où notre demande de ligne directrice.
Concernant la répartition des rôles et des missions entre prof principal et Psy-EN, nous avons demandé de veiller à ce que le respect des textes réglementaires soit mis en œuvre directement par l’administration et non par le biais des Psy-EN dont ce n’est absolument pas la mission !
Nous avons enfin demandé pour tous les Psy-En du département un lieu de travail adapté, valorisant les services et conforme aux attentes d’expertise pour lesquels nous sommes sollicités.

Réponses de la DSDEN :

• Afin d’éclairer nos champs d’action et de hiérarchiser nos missions, l’IA nous propose de procéder à une remontée d’une liste de nos missions et champs d’action par le biais de l’IEN-IO avant février pour qu’elles définissent des priorités. Un groupe de travail départemental est prévu à ce sujet auquel nous participerons en étant vigilants au respect de l’ensemble de nos missions. Nous vous tiendrons au courant des propositions de l’administration.
• Il n’a pas été question d’augmenter les effectifs des Psy En pour répondre à l’exigence des demandes ni de former davantage les personnels… Pas de réponse non plus sur le traitement différent au sein de la même communauté éducative entre les différentes catégories de personnel participant aux mêmes actions ou réunions (prime ou HSA versée aux profs principaux ou aux Psy En EDA, mais pas aux Psy-EN EDO !)…
• Pas question non plus de revenir sur la formation des PP par les Psy-EN car l’IA et l’IEN-IO y voient un levier pour « les élever en compétences » ...
• Enfin, sur la question des locaux, la SG nous a annoncé « qu’un lieu en cœur de ville de Chartres aurait été trouvé pour accueillir le CIO départemental à Chartres ! » Ce lieu verrait la mise en place d’un « Pôle Jeunesse » en cœur de ville qui réunirait tous les services de proximité : Jeunesse et Sport (qui est revenu dans l’Éducation Nationale le 1er janvier 2021), service santé, social, Division Vie Scolaire de la DSDEN… L’ouverture serait prévue pour la rentrée de septembre 2021...ce qui est très optimiste vu le contexte actuel et les nombreuses annonces antérieures sur cette question. Restant prudent-e-s, nous avons simplement demandé à ce que les personnels soient pleinement associé-e-s aux travaux d’aménagement de ces nouveaux locaux.
Les représentant-e-s des Psy EN : Alexandra Goujon (SNES-FSU) et Isabelle Frain (non-syndiquée), Pierre Licout (SNES-FSU 28)