Déclaration FSU du Cher au CDEN du 28 mai 2013

jeudi 30 mai 2013

Déclaration FSU du Cher au CDEN du 28 mai 2013

Concernant les questions d’éducation, ce sont encore les experts qui s’expriment et non les personnels de terrain. En effet, le rapport de la cour des comptes prône les mêmes analyses et recettes libérales que celles défendues par le précédent gouvernement. Ignorant les évolutions du système éducatif, les gains obtenus dans la qualification des jeunes, le rapport fait fi de l’impact des taux d’encadrement. Comment en effet croire qu’on peut contribuer efficacement à lutter contre les difficultés de nombre d’élèves sans diversifier les situations d’apprentissage, que travailler avec 35 ou 15 élèves est indifférent ?

Méconnaissant volontairement les réalités, le rapport préconise une affectation et une définition du temps de travail des enseignants par les directeurs d’école et les chefs d’établissement, ce qui ouvrirait la porte au clientélisme et ne ferait qu’aggraver les inégalités entre territoires et établissements. Au lieu de s’intéresser à la question de la formation des enseignants afin de travailler à la réussite de tous les élèves, le rapport
préconise une gestion opposant les enseignants entre eux et entérinant l’idée d’objectifs différents selon les élèves et les territoires scolaires.

Quant à la mise en concurrence des personnels procédant de l’individualisation des rémunérations, chacun voit bien en quoi elle est antinomique avec le travail collectif. Que cherche la cour des comptes ? Justifier les 80 000 emplois supprimés les 5 dernières années, remettre en cause les 60 000 créations de postes prévues ? Mais on voit bien que la préoccupation première est bien celle du financier et du coût.

Pour la FSU c’est celle de l’humain qui prévaut : son épanouissement, son émancipation, son rapport aux autres.

Nous avons entendu parler tout au long de la campagne électorale de 2012 de changement, de rupture avec la politique du précédent gouvernement. Si certaines intentions de la loi de refondation de l’école semblaient aller dans le bon sens, il reste encore beaucoup de choses à faire pour les traduire en acte. Par ailleurs, d’autres décisions vont à l’encontre de ce que défend la FSU (réseau d’aide, LPC et socle commun, poursuite de la rénovation de la voie professionnelle, maintien du bac pro 3 ans, poursuite de la réforme du lycée, promotion du contrôle continu en cours de formation à la place d’examens ponctuels terminaux etc.)

Nous avions déclaré lors du précédent CDEN que la rentrée, dans le département ne serait pas meilleure que la précédente mais qu’elle s’accompagnerait de désillusion. En réalité ne s’annonce-t-elle pas pire ?

Pire avec la suppression de 2 CAP

Pire avec la réduction des moyens en SEGPA

Pire avec la réduction des capacités d’accueil des 3

Pire avec la suppression d’un nombre important d’Assistants d’Education dans le second degré (88 dans toute l’académie). Le conseil général, en son temps, avait dénoncé le fait que les collèges demandaient la réalisation de travaux concernant l’espace de la vie scolaire afin de pallier le manque de personnels de surveillance. A ce sujet, la FSU demande la tenue en urgence d’un groupe de travail sur cette question.

Pire car des menaces clairement annoncées par Mme le Recteur, pèsent sur les Centres d’Information et d’Orientation : il est en effet question de revoir la carte des CIO et on sait que ce sera dans le sens d’une réduction (et là le Conseil Général du Cher est directement impliqué puisqu’il finance le fonctionnement des 3 CIO).

Pour la FSU, le véritable enjeu pour le système éducatif français consiste à lutter contre le poids des inégalités sociales sur les parcours scolaires, à assurer à tous une culture commune. C’est en recréant de la mixité sociale, en faisant évoluer contenus d’enseignement et pratiques, en améliorant la formation que l’on pourra relever ces défis.