Derrière les beaux discours institutionnels, la vraie rentrée dans le Loiret.

jeudi 8 septembre 2022

Même si nous n’avons pas encore toutes les remontées des établissements du Loiret, celles dont nous disposons à ce jour parlent d’elles-mêmes :

Des postes et des heures ne sont pas pourvues : par exemple, à la veille de la rentrée, au collège de Patay, il manquait encore un.e gestionnaire, un.e infirmièr.e , trois professeur.es ( physique, technologie, histoire-géographie ) et des AESH…Au lycée Palissy, des professeurs d’économie-gestion, de philosophie et de STii manquent à l’appel et les emplois du temps ne sont pas stabilisés. Au collège Bildstein, quatre postes d’enseignement sont non-pourvus. Au lycée professionnel Marguerite Audoux, il manque un.e CPE et on constate encore l’absence d’assistante sociale aux collèges du Chinchon et à l’Orbelière, pour ne citer que ceux-là.
Dans tous les établissements, il manque des professeur.es principaux, tant les personnels se trouvent accablé-es par la multitude et l’alourdissement de tâches hors enseignement et hors ORS qui permettent à l’administration de pallier les manques à moyens constants …Au lycée de Beaugency , pour remplacer un poste en français et un BMP en Histoire, les collègues, sous la pression de l’équipe de direction, sont contraint.es de se partager des heures supplémentaires ( et même une classe de 6e !). Toutefois, les Accompagnements Personnalisés en 6e et en 3e sont néanmoins abandonnés. Un.e collègue n’hésite pas à affirmer que c’est « la pire rentrée » de toute sa carrière !
On constate aussi des effectifs de classes trop lourds un peu partout : toujours au collège de Beaugency, les 5es sont à 29 et les 6es à 28. Des phénomènes étranges ont lieu : au collège de Tigy, alors que l’effectif élève a augmenté de 30, deux classes ont été fermées et un demi- poste d’assistant.e d’éducation supprimé. Résultat : des classes à 30 élèves et des collègues très remonté.es , et qui l’ont fait savoir au président du département, Marc Gaudet. Alors que la surface de cet établissement a augmenté suite à des travaux d’aménagement, les agent-es de service perdent eux-elles …14 heures ! La pénurie frappe toutes les catégories professionnelles dans l’Education Nationale. Y compris les chefs d’établissements qui commencent, eux aussi, à se raréfier : 10 jours avant la rentrée, le rectorat d’Orléans-Tours déposait sur les réseaux une petite annonce pour recruter un principal-adjoint pour le collège Jean Rostand, pourtant labellisé « cité éducative ».
Pour compléter ce bilan aussi provisoire que chaotique, notons que les affectations sur plusieurs établissements éloignés explosent pour un certain nombre de collègues TZR ou non-titulaires, avec des emplois du temps intenables dus à des heures disséminées sur toute la semaine et parfois aussi à des heures supplémentaires qui vont souvent au-delà des deux heures règlementaires…
Paradoxalement, certain.es contractuel.les expérimenté.es ne sont toujours pas affecté.es alors que les besoins sont pourtant criants. Il est vrai que le Rectorat, débordé par les difficultés prégnantes de cette rentrée, s’est trouvé dans l’impossibilité de répondre aux interrogations des collègues par téléphone les jours précédents.
Dans ce tableau assez sombre, nous pouvons néanmoins finir sur une note d’espoir grâce aux personnels du collège Mermoz à Gien. Confrontés à l’absence de sept postes, plus d’un.e gestionnaire, la communauté éducative a su très rapidement réagir : une grève a été annoncée et suivie à 100% dès le lundi 5 septembre. Résultat : dès le lendemain de la prérentrée, un.e gestionnaire avait été trouvé.e par le rectorat qui a également fourni des personnels enseignant pour compléter tous les manques horaires.
Qu’on se le dise, la lutte paie et notamment lorsqu’elle est unanimement suivie !!!

Le SNES Loiret.