Grève féministe le 8 mars !

dimanche 20 février 2022
par  Joanna PFEIFFER

C’est dans la continuité des grandes marches de l’an dernier, qu’un appel large à se mobiliser le 8 mars a été lancé par plusieurs dizaines d’organisations. Cette mobilisation prend une acuité particulière dans le cadre de la pandémie car partout « les confinements ont mis en lumière que les femmes sont indispensables au fonctionnement de la société et invisibilisées en permanence ».

Un des objectifs sera de revendiquer l’égalité au travail car « les femmes subissent particulièrement la précarité, les temps partiels, les petits boulots précaires » et que l’écart de rémunération persiste « à 25 % entre les femmes et les hommes »

C’est parce que « les inégalités sociales et les violences font partie d’un même système », conclut l’appel, que « comme les femmes de par le monde, nous serons dans la rue à manifester et revendiquer, car sans les femmes, le monde s’arrête ! »

Dans l’académie d’Orléans-Tours, le rectorat a pris un immense retard sur cette question et le plan d’actions sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ne sera soumis qu’au CTA du 24 février. Le travail ne fait donc que s’engager.

Qu’en est-il dans l’éducation nationale ?

Dans la Fonction Publique, et donc l’éducation nationale, les inégalités salariales demeurent. Nous ne sommes pas à l’abri contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Quelques chiffres pour se convaincre :

Les inégalités salariales entre femmes et hommes sont amplifiées par la multiplication d’éléments annexes de rémunération. Les contractuels payent le prix fort avec des grilles indiciaires basses et l’imposition de temps incomplets.
Au niveau du traitement brut, un homme perçoit 8 % de plus qu’une femme
pour une même ancienneté. Dans notre académie, l’indice net moyen des hommes est supérieur à celui des femmes de 46 points !
Mais au traitement indiciaire viennent s’ajouter la part des indemnités et en particulier la rémunération des fonctions et missions particulières qui sont particulièrement défavorables aux femmes. L’écart femmes/hommes monte alors à 16% sur le salaire global. L’explication : le recours inégal aux
heures supplémentaires et aux indemnités !
Ainsi, 87,4 % des femmes peuvent faire des heures supplémentaires contre 94,3 % des hommes. De plus, leur montant pour un homme est de 27 % supérieur à celui des femmes qui en bénéficient. Pour les enseignants à temps complet, le service hebdomadaire total en 2019 est de 18,9 heures, dont 1,8 HSA pour les hommes et de 18,6 heures, dont 1,4 HSA pour les femmes. À noter que le nombre d’HSA ne cesse d’augmenter depuis la rentrée 2015.
Par ailleurs, les IMP sont particulièrement masculines. Ils sont ainsi plus nombreux à en bénéficier et quand ils s’engagent dans ces missions, ils touchent en moyenne 35% de plus que les femmes.

Focus sur les AESH
Les AESH exercent des missions essentielles. On pourrait donc s’attendre à ce qu’elles et ils bénéficient d’une forte considération de la part du ministère. Ces missions sont exercées en très grande majorité par des femmes ( près de 94% dans notre académie), et le quotidien est plutôt fait de précarité : bas salaires, temps partiel imposés. Les chiffres parlent d’eux-même.

Violences sexistes et sexuelles
Près d’une femme sur trois (32 %) a déjà été confrontée à, au moins, une situation de harcèlement sexuel sur son lieu de travail. Pourtant, seules 22 % d’entre elles ont le sentiment d’avoir déjà « fait face à une situation de harcèlement sexuel ».

LE SNES AVEC LA FSU AGIT ET REVENDIQUE :
• la négociation de l’axe 5 du « plan national égalité professionnelle » consacré à la lutte contre le harcèlement et les VSS ;
• des campagnes de formation et d’information des personnels, des moyens humains et financiers pour prévenir et combattre les violences ;
• la tolérance zéro pour les employeurs publics ;
• le déplacement des auteurs et non des victimes, sauf en cas de demande expresse
comme le prévoient les textes ;
• la prise en compte et en charge des violences conjugales par l’employeur public ;
• l’abrogation du jour de carence pour les victimes.

Les outils pour se mobiliser

Les mobilisation du 8 mars dans l’académie :