Les moyens, conditions de la pluralité des possibles pédagogiques !

mardi 5 avril 2022
par  Julien JAFFRE

En plus d’être uniforme (voir article ci-contre « le collège déjà à l’os, passe à l’as »), cette dotation est évidemment insuffisante. Les établissements créent alors des divisions supplémentaires là ou ils peuvent. En effet, réduire les effectifs d’un niveau améliore de manière importante les conditions d’apprentissages des élèves dans toutes les disciplines (et les conditions de travail des personnels qui ont le niveau concerné).

Chaque année, les modalités pédagogiques particulières choisies sont remises en causes voire déterminées par le manque de moyens : comme on utilise une part importante des moyens disponibles pour créer des divisions manquantes, on supprime des groupes, des demi-classes, des projets particuliers dans telles ou telles disciplines ou entre plusieurs disciplines.

Que préférez vous avoir ? Effectifs surchargés ou suppression des groupes allégés et projets ? Il faut choisir !!

Effectifs surchargés ou suppression des groupes allégés et projets, notre DASEN préfère « voir le verre à moitié plein »...et vous ?

« Une division supplémentaire pour avoir les 6e à 25-26 ? ou bien les 6e à 28 en gardant la possibilité de faire des demi-groupes de révision et d’approfondissement pour le brevet en 3e ? En tout cas, faute de moyens ce ne sera pas les deux !!!! Il faudra choisir. »
Dommage pour nous qui souhaitons accompagner aux mieux tous les élèves vers l’émancipation.
Dommage pour les élèves, soit les 3e, soit les 6e
Après avoir fait le choix d’ouvrir une division pour ne pas être à 28/classe en 3e, comment fera t-on pour mettre en place un enseignement avec des îlots en 4e si ceux-ci sont 27/classe ?
Si, à la fin, il ne reste pas assez d’heures et qu’on est contraint d’avoir des classes surchargées à 27-28 élèves par classe, comment isoler dans sa classe le ou les élève(s) ayant besoin de travailler seul(s) ? Comment changer de place certains élèves, accueillir des élèves supplémentaires de l’ULIS, les AESH qui accompagnent et qui peuvent être plusieurs ???

Va-t-on donc tous être très content-es de ne pas avoir des effectifs surchargés car on a pu choisir de ne pas avoir de moyens pour les travaux en groupes allégés, ou inversement ?!

Les moyens alloués rendent impossible le niveau de qualité du service public nécessaire à l’accès aux savoirs de tous les élèves.

On a besoin des moyens de diversifier les pratiques pédagogiques grâce à des effectifs par classe raisonnables, sous les maximums de 20 et 24 élèves par classe ET grâce à des effectifs allégés en groupes et des projets d’équipes pédagogiques !

En tous les cas, lors des CTSD, l’administration répond que c’est bien le choix des équipes et des élues au CA. Et qu’en plus, comme les membres du CA ont votés pour, c’est que les personnels sont d’accord...Sinon, ils auraient voté-es contre en CA, non ?

Ici, on voit bien comment l’administration tente de jouer de la polysémie autour du terme d’autonomie selon qu’on l’applique à un établissement très largement piloté non pas tant par son chef que par les échelons supérieurs qui le « managent » (voir article sur la formation dans ce même bulletin). Ou bien qu’on l’applique à un ou des personnels soucieux de leur autonomie professionnelle et de leur liberté pédagogique !

Non à « l’autonomie » des directions d’établissements ! Pour une autonomie professionnelle appuyée sur des fonctionnements démocratiques au travail !

Pour faire vivre cette autonomie professionnelle, donc la possibilité d’innover réellement, nous avons besoins que soit décidée et mise en œuvre la baisse des effectifs par classe...Il y a urgence !

Julien Jaffré et pierre Licout

Retrouvez nos interventions et analyses départementales sur les DHG, les postes, compléments de services, HSA dans la partie CTSD, en cliquant sur le lien suivant :
http://orleans.snes.edu/-Comite-Technique-Special-Departemental-CTSD-.html